Éthique des affaires
Milton Friedman, économiste libéral, défendait dans les années 1970 la théorie de la valeur pour les actionnaires. L’entreprise n’avait d’obligations morales que vis-à-vis des actionnaires, propriétaires de l’entreprise. Vous en conviendrez, cette approche n’est plus tenable en 2020.
Les pratiques dites « éthiques » sont aujourd’hui au cœur du discours des entreprises qui doivent se mobiliser pour répondre aux nouvelles attentes et exigences des consommateurs mais aussi des investisseurs et des leaders d’opinion, que ce soit en matière environnementale, sociale ou sociétale.
Les consommateurs deviennent de plus en plus exigeants vis-à-vis des entreprises :
- Certes ils estiment que la première responsabilité d’une entreprise, c’est le respect de sa clientèle (santé/sécurité/satisfaction de ses clients)
- Mais ils attendent aussi une gestion de l’organisation qui implique une responsabilité civique pour faciliter un meilleur fonctionnement de la société.
De ce fait le développement de produits et de services n’est plus la seule finalité de l’entreprise qui doit devenir un acteur « moral » et civique. Celle-ci doit opter pour un positionnement de plus en plus responsable et « citoyen », c’est-à-dire :
- Être transparents vis-à-vis de l’ensemble des parties prenantes (actionnaires, salariés, clients, collectivités…) et cela quel que soit la partie du monde où elle a des activités ;
- Ne pas avoir des pratiques socialement condamnables (travail des enfants, conditions de travail et de salaire indécents, pratiques déloyales comme « les pots de vins », la corruption…)
- Ne pas avoir de pratiques environnementales condamnables : pollution, gestion des déchets, gaspillage,
- Respecter la nature, favoriser la production et la consommation locale et les circuits courts…
Intégrer dans sa stratégie d’entreprise le respect d’une charte d’éthique devient essentiel. C’est d’autant plus important qu’aujourd’hui les manquements à l’éthique sont rapidement repérés, dénoncés et diffusés à grande échelle par les réseaux sociaux et relayés par les médias.
Développement durable
Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. » (Rapport Bruntlandde 1987).
La responsabilité sociétale des entreprises ou RSE désigne cette prise en compte par les entreprises, sur base volontaire, des enjeux, sociaux et éthiques dans leurs activités
Il ne s’agit donc plus de répondre seulement des conséquences de nos actes passés, mais de ceux du futur. En d’autres termes, le développement durable postule qu’on peut et doit être tenus pour responsable des conséquences prévisibles des actions dont nous avons la charge (comme la diminution des produits polluants dans les lessives ou des produits phytosanitaires dans l’agriculture)
Pour les entreprises et les organisations, cela entraîne une transformation en profondeur de leur modèle économique (des achats à la vente en passant par la production et la gestion des ressources humaines).
Aujourd’hui la prise en compte de la préservation de l’environnement de la biodiversité devient notamment sous la pressions de l’opinion publique, des consommateurs, un impératif auquel il devient de plus en plus difficile de se soustraire.
Faire évoluer son modèle économique (ou business model) pour prendre en compte cet impératif devient au contraire un atout, une opportunité pour l’entreprise. Certaines entreprises se sont d’ailleurs crées en intégrant dès le début ces impératifs et en en faisant leur marque de fabriques et leur raison.
S’engager dans une démarche de développement durable, c’est aujourd’hui une dimension essentielle et incontournable d’une stratégie d’entreprise.
Les TPE – PME en particulier, tout comme les start-ups ont tout intérêt à intégrer le développement durable à leur modèle économique, même quand la démarche peut sembler a priori éloignée de leurs activités et de leur cœur de métier. Leur petite taille leur confère un avantage certain. Toutes entreprises, quelques soient sa taille et son secteur d’activité peut et doit engager une démarche de RSE
La grande entreprise avec son organisation structurée normative, rigide a une réactivité faible au changement, elle reste essentiellement réactive. En revanche, avec son organisation plus légère plus informelle la PME est plus à même de s’orienter vers un nouveau modèle économique, à être plus proactive afin de tirer parti de nouveaux marchés niche avec une offre de produits ou services socialement responsables.
Certes, capitaliser sur le développement durable peut assurer la prospérité et la pérennité des PME, mais cela nécessite l’émergence de nouveaux comportements ainsi que des chefs d’entreprise visionnaires capables d’intégrer le développement durable à leur stratégie d’entreprise. C’est pour beaucoup un changement de culture mais qui est indispensable
L’entreprise qui veut être performante ne peut pas aujourd’hui faire l’économie d’une stratégie basée sur une démarche éthique et environnementale.