Qu’est-ce que c’est ? Le crowdlending est le prêt de particulier à des entreprises via des plateformes internet. En effet, des plateformes proposent aux particuliers de prêter de l’argent à des entreprises sélectionnées avec un taux d’intérêt allant de 4 à 15 % par an.
Précisons d’abord que le crowdlending telle que mis en place à ce jour n’a rien à voir avec l’économie collaborative ou l’économie du partage basée sur des valeurs mutualistes et solidaires. En fait le crowdlending est une forme de classique du capitalisme financier tel qu’il a pu se pratiquer à ses débuts. Un retour en arrière sous couvert de modernité technologique.
Le préteur prend un risque et en contrepartie de ce risque il reçoit un taux d’intérêt très important, entre 6 et 15 %. A cela, si on passe par une plateforme s’ajoute une commission de 4% ou plus, ce que les banques appellent des frais de dossiers. Nous pouvons donc arriver à des coûts pour l’emprunteur égal ou supérieur au taux d’usure (même si ceux-ci ont été supprimés pour les professionnels, suite aux réformes de 2003 et 2005).
Ces intérêts, qui sont des revenus financiers devront aussi être déclarés en vue de leur imposition. Comment cela sera –t-il contrôlé et à quel coût pour la collectivité ? Cette tâche de déclaration incombait jusqu’à ce jour aux banques de signaler les intérêts perçus aux impôts.
Le principal intérêt perceptible du crowdlending pour l’emprunteur est la possibilité d’obtenir des fonds rapidement (et encore car les temps d’analyse de plateforme peut atteindre plusieurs mois) et sans fournir de garanties réelles (hypothèque, caution, nantissement…), mais à quel prix ! Le retour sur investissement est loin d’être garanti pour l’emprunteur qui pourrait même mettre en danger son entreprise s’il accepte un TEG supérieurs à sa rentabilité.
Ainsi, pourquoi les entrepreneurs ne s’organiseraient pas pour créer un organisme mutualiste de prêt reposant sur les principes participatif et de solidarité avec des taux acceptables économiquement par l’emprunteur et non pas au seul avantage du préteur ?
Derrière les termes vertueux de finance participative on trouve un modèle économique devant lequel je reste dubitatifs tant sur le plan éthique que sur le plan de l’efficacité économique s’il n’y a pas un encadrement des taux et ce, même si cela permet, au contraire de banques, de financer l’économie réelles.